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Jacques ATTALI était dimanche dernier l'invité du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI. Jacques ATTALI, ex-sherpa de François MITTERAND, est aujourd'hui président de la commission pour la libération de la croissance française créée en juillet 2007 par Nicolas SARKOZY.
Pour des raisons qui relèvent directement du président de la République, cette commission, dite aussi commission ATTALI, a été réactivée en urgence en février 2010 pour tenter d'anticiper avec succès une sortie de crise qui, sauf accident, doit intervenir à tout moment.
A la mi-octobre 2010, Jacques ATTALI a donc remis au chef de l'Etat son rapport intitulé "une ambition pour dix ans". Le destin politique de cette nouvelle recette de potion magique n'est pas encore connu mais ne nous berçons pas d'illusions : Astérix n'existe pas !
Car si l'exécutif n'a pas encore trouvé le moyen, en quelque quarante mois d'exercice sans partage du pouvoir, de donner toutes ses chances sur le long terme à la croissance française, il est selon moi trop tard pour espérer inverser pacifiquement le cours des choses.
La crise a mis en évidence la situation intenable des Etats providence, tout spécialement en Europe, et bousculé avec une rare violence nombre de certitudes qu'il va nous falloir, sous peine de prendre le risque insensé de tout perdre, au mieux rectifier et au pire devoir abandonner.
"La crise actuelle, comme les précédentes, terminera un jour son cycle, après avoir effectué les corrections qui s'imposaient et réallouer efficacement le capital. C'est ce retour à l'économie réelle qu'il convient d'anticiper, pour l'optimiser en opérant une rupture profonde dans notre approche de la politique".*
Après avoir assisté aux graves désordres sociaux provoqués par le vote d'une réformette (des retraites) sans le moindre avenir, c'est bien d'une rupture profonde dont la France a plus que jamais besoin. Non ? Demandez donc ce qu'ils en pensent à nos voisins et amis européens !
"La "vraie" rupture, la rupture puissante, morale, intellectuelle, fondamentale celle qui permettra d'en finir avec les fausses promesses des marchands de peur, celle qui, par sa plasticité, nous donnera les moyens d'affronter efficacement l'ensemble des problématiques du monde nouveau, de l'accélération de la mondialisation à la montée en puissance de nouveau acteurs et de l'hyper-longévité aux enjeux éthiques liés à l'utilisation des nanotechnologies ou des outils de manipulation génétique, non pas forcément avec des solutions toutes faites, mais avec des principes
d'action, efficaces et respectant profondément la nature de l'Homme, qu'il serait illusoire et dangereux de vouloir changer, c'est la
compréhension et la reconnaissance de l'ordre spontané. Un ordre qui vit de liberté au lieu d'être détruit par elle et qui porte en lui le respect des droits fondamentaux de la plus petite des minorités :
l'Homme".*
Pardon d'avoir été long mais il est des démonstrations dont l'inspiration, d'une rare puissance comme ici, ne peut souffrir aucune coupure susceptible d'en amoindrir la signification profonde. Qui, parmi nos élites éreintées, est encore capable d'élever sa pensée à un telle hauteur ?
Respectueusement et avant qu'il ne soit trop tard (sic !), je réitère donc mon conseil d'ami en date du 3 avril dernier à Nicolas SARKOZY : rappeler sur-le-champ Alain MADELIN, lui faire voter les pleins pouvoirs et, soi-même, se retirer sur la pointe des pieds au Domaine du Cap Nègre.
* Mathieu LAINE : "Post-politique"
(éditions Jean-Claude Lattès, janvier 2009).
Librement !
Philippe S. ROBERT
Membre du Parti Libéral
Démocrate
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FRANCE
