Monsieur le Premier ministre,
permettez-moi de vous adresser respectueusement ces lignes tirées du livre de Mathieu LAINE, "La France est foutue" (JC Lattès, mars 2007), qui me semblent plus que jamais procéder d'une brûlante actualité dans une France littéralement sur le fil du rasoir.
"Dans les années 1990, le Canada subissait un déficit moyen de 5,3% du PIB et a connu, après seulement trois ans de réforme, une situation excédentaire durable. La dette a baissé de 20 points du PIB et le niveau de vie a grimpé de 2,8%".
Voici donc le décor planté qui nous donne une idée précise de ce que l'on peut entreprendre et réussir, contre toute attente, en trois courtes années. Comment le gouvernement canadien s'y est-il pris pour mettre en oeuvre son plan de salubrité publique ? Voici.
Jean CHRETIEN, qui expliquait récemment le succès de sa politique, a rappelé que les électeurs canadiens avaient refusé, pendant des années, une telle réforme. Les gouvernements se succédaient et accomplissaient des réformettes inutiles".
Une situation, Monsieur le Premier ministre, que les Français connaissent bien eux-mêmes depuis plus de trois décennies et qui, malgré tous les brevets d'autosatisfaction que se décerne l'Etat UMPS depuis 2007, ne paraît plus devoir quitter le devant de la scène. Je poursuis :
"Puis ce fut son tour. Il a expliqué aux électeurs que le pays était le dos au mur. Le FMI était sur le point de venir gérer leurs propres affaires ! Et comme la pression fiscale était considérable, il était impossible d'augmenter les impôts. Il fallait baisser les dépenses. Il a ainsi réduit le budget de certains ministères de 30 à 40% et diminué de 20% le nombre de fonctionnaires, en les incitant à partir avec des
parachutes dorés. Pour faire accepter ces coupes difficiles, en plus d'un discours pédagogique optimisme, il a créé un comité du trésor (...) présidé par le ministre du Budget. "L'objectif était de réduire la dépense de tout le monde : il n'y avait pas d'enfant chéri". Surtout, en cas de conflit et d'arbitrage nécessaire, le PM suivait toujours l'avis du ministre du Budget (...) La réforme au Canada n'a pas été le produit d'une démarche idéologique, mais d'une prise de conscience et d'application de principes de bon sens, comme on peut le faire dans une famille".
Monsieur FILLON, depuis plus de trois ans et demi que vous êtes aux manettes, l'Etat n'a toujours pas été structurellement et profondément réformé, la fonction publique n'a pas été réduite de 20% (soit plus de 1 million de départs sur 5,2 millions), les 35 heures n'ont pas totalement disparu du champ de vision des Français, l'ISF fait toujours la nique aux
"riches", etc. etc. etc !!...
La France en quasi-faillite morale, politique, économique et sociale ne sait plus qui elle est ni où elle habite; il ne reste plus assez de temps pour redresser la barre, en particulier quand l'on s'ingénie, contre tout bon sens, à accabler les Français de nouveaux impôts plus iniques et inutiles les uns que les autres !
Monsieur le Premier ministre, l'élection de 2007 était porteuse d'une grande espérance : ça y était, la France allait redevenir la France, prépondérante dans l'Europe à Vingt-Sept et à nouveau admirée et écoutée par toute la planète. Hélas, pour 2012 la messe est dite et la France, que rien ni personne ne retient plus, est toute prête à tomber au fond du trou.
Librement !
Philippe S. ROBERT
Membre du Parti Libéral Démocrate
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02400 FRANCE
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