Monsieur le Député Bernard DEBRE,
sur Europe 1, vous venez de formuler de très graves accusations à l'encontre de Jacques SERVIER, le traitant littéralement et sans aucune nuance de "criminel".
Selon vous, Jacques SERVIER aurait mis sur le marché un médicament (en 1976) qui n'avait aucun effet, "ce qu'il savait" assénez-vous de toute la force de votre indignation de praticien.
Peut-être, mais alors, en toute équité, ne faut-il pas aussi mettre en cause les performances de la pharmacovigilance à la française telle que définie ci-après :
"La pharmacovigilance a pour objet la surveillance et la prévention du risque d'effet indésirable résultant de l'utilisation des médicaments et produits à usage humain. Les différents acteurs sont : le patient, le professionnel de santé, les centres régionaux de pharmacovigilance, l'AFSSAPS et les entreprises du médicament".
Et depuis plus de trente ans, personne n'aurait rien vu, rien subodoré et encore moins imaginé de la survenue d'une telle catastrophe sanitaire ? Allons donc ! Ou alors il y aurait en France beaucoup trop de gens pour finalement ne s'occuper de rien du tout !
Je me suis donné la peine de lire, il ya trois ans de cela, et de relire ces derniers jours, le livre que Jacques SERVIER a écrit sous la forme d'un débat avec Jacques MARSEILLE en 2007 : "Le médicament et la vie" (Perrin, mai 2007).
Aurions-nous donc eu affaire, Jacques Marseille, puis moi-même après une double lecture de l'ouvrage de Jacques SERVIER, à un "criminel" en série capable de dissimuler de tels crimes avec tant de cynisme ? Certes, tout est possible en ce bas monde...
Je cite SERVIER (p. 148) : "Certains de nos médicaments sont des classiques, notamment celui contre le diabète, l'un des tout premiers utilisable par voie buccale qui date de 1954. Nous en avons fait un second, plus moderne, qui rend toujours de grands services dans le monde entier". Je suppose donc qu'il s'agit du Médiator (1976).
Par ailleurs, j'ai été vérifier (sur Google) l'indication thérapeuthique du Médiator, des plus lapidaires : "Adjuvant du régime adapté chez les diabétiques avec surcharge pondérale".
"Adjuvant". Mais si le Médiator a été détourné de son usage réel pour être uniquement utilisé en coupe-faim, peut-on tout à trac accuser le seul docteur Jacques SERVIER de l'irresponsabilité patente de tous ceux qui en ont abusé jusqu'à en mourir ?
En conclusion de mon propos, permettez-moi, Monsieur le Député, de considérer qu'en cette affaire comme en bien d'autres nous avons tous le devoir de garder notre sang-froid : c'est encore à la Justice de trancher et, s'il y a lieu, de punir.
Librement !
Philippe S. ROBERT
Membre du Parti Libéral Démocrate
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Rédigé par : UGG クラシックショート5825 | 18 novembre 2013 à 22:00