http://reseauliberte.ning.com

De toute évidence, les derniers développements (algériens) en accéléré de la guerre menée au départ à contretemps par la France au Mali contre les hordes islamistes fanatisées et sanguinaires ont pris, en s’internationalisant, un tour véritablement tragique.
Car non seulement les pertes humaines à en attendre, certes inhérentes à toute guerre, peuvent ici prendre des proportions tout à fait inhabituelles en termes de population civile mais le risque est aussi particulièrement grand de voir cette région s’embraser durablement.
Quand je parle de guerre menée à contretemps, je veux ainsi signifier que celle-ci a clairement été déclenchée avec retard alors qu’il eût certainement fallu agir, au minimum, une bonne année auparavant. Mais sans doute mieux vaut-il tard que jamais.
En tout état de cause, le degré d’impréparation de cette action de guerre lancée un peu (beaucoup) à la va-vite a fait que notre force d’intervention, manifestement prise de court, a dû s’adapter à la vitesse grand V à une donne nouvelle auparavant sous-estimée.
Mais en cette triste affaire, on ne saurait omettre non plus la responsabilité du pouvoir précédent de (fausse) droite, mené par le bout du nez par un BHL d’opérette, dont la cécité géopolitique a finalement grandement contribué à allumer l’actuel brasier sahélien.
Dans le cours des évènements actuels, d’une violence extrême, ne croyons surtout pas que l’attaque éclair lancée par les islamistes contre In Amenas représenterait, dans sa conception comme dans son exécution, une sorte de poussée incontrôlée de l’islam du désert*.
Bien au contraire, le formidable coup de pied dans la fourmilière donné (sans le vouloir ?) par l’intervention de la France au Mali doit nous faire prendre conscience, au sens le plus large, de la gravité du haut mal totalitaire, parfaitement mûri et assumé, qui nous guette tous.
Dans de telles circonstances, les démocraties premières visées devraient alors s’abstenir, par exemple, de pousser des cris d’orfraie sur la façon dont l’Algérie a osé prendre souverainement ses responsabilités sans, par avance, en référer aux Etats partie prenante à In Amenas.
C’est pourquoi, à titre personnel, j’approuve la façon dont le gouvernement algérien a réagi devant une situation d’urgence dont les conséquences prévisibles, surtout avec des gens fermés à toute raison, auraient pu se révéler incalculables si l’on était resté l’arme au pied.
Je ne prétends pas à moi seul détenir la vérité, mais je crois vraiment que nous devrions revenir, spécialement en Europe, à un peu plus de lucidité. Dans la négative, nous n’aurions même pas la consolation de comprendre ce qui nous arrive. Car nous serions déjà morts.
* L’islam du désert veut signifier l’islam du VIIème siècle plus vivace que jamais dans le wahhabisme, religion d’Etat en Arabie Saoudite suivie comme son ombre par le Quatar.
Librement !
Philippe S. Robert
http://sully1.typepad.com & Facebook
02400 FRANCE