Librement ! : WIR SIND DAS VOLK ! (09/11/89) : L'UE, UNE NOUVELLE URSS ?

21 mars 2013

WIR SIND DAS VOLK ! (09/11/89) : L'UE, UNE NOUVELLE URSS ?

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Le coup de Chypre perpétré par la troïka (matérialisée par la triple alliance UE, BCE, FMI), ainsi nommerai-je l’invraisemblable atteinte au droit naturel et imprescriptible de la propriété du peuple chypriote, pose réellement la question de savoir à quelle sorte d’Union européenne nous avons désormais affaire.

A cette occasion, que l’on me permette de retranscrire ici un courriel provenant d’un ami libéral (qui se reconnaîtra) dont, à titre personnel, je salue tout spécialement les termes avisés et toujours frappés au coin d’une grande lucidité de ses différentes interventions :

“J’apprends que la BCE refuse de refinancer les banques chypriotes pour les forcer à accepter le plan. Là, nous sommes en plein totalitarisme. Ca devient inacceptable. Jusqu’à présent j’étais plutôt favorable à l’idée de l’UE et même à l’euro. Je comprends maintenant qu’il s’agit d’un concept totalitaire, ou du moins que les gens aux commandes sont des totalitaristes. Ce sera sans moi. Avis de tempête”.

Au risque de lasser, j’invite à relire le livre visionnaire du dissident soviétique Vladimir BOUKOSKY : “L’Union européenne, une nouvelle URSS ?”.* En effet, le temps me semble venu, et peut-être même est-il dépassé, d’approfondir notre réflexion sur ce thème fondamental d’une possible résurgence de la tentation totalitaire au coeur de l’UE.

Car dans l’avant-propos de son livre, le dissident Vladimir BOUKOVSKY pose le diagnostic qui le conduit, fort d’une triste expérience de 12 ans de goulag et de séjours forcés en hôpitaux psychiatriques, à écrire les lignes qui suivent qui sonnent comme un cri d’alarme :

“Les mêmes forces qui ont construit ce monstre bureaucratique que l’Union soviétique a été pendant soixante-dix ans (...) sont toujours à l’oeuvre en Europe (...) Le but de ce modeste ouvrage est de montrer comment, sous l’action de ces forces, un Marché commun d’Etats libres et souverains s’est peu à peu transformé en l’ébauche d’une nouvelle URSS, différente de l’ancienne, plus “soft” et en parfaite adéquation avec les idées dominantes de notre époque qu’elle détourne pour construire un système au final aussi pathogène et liberticide que son modèle”.

Tout est dit. Les peuples qui composent l’Union européenne doivent donc faire preuve d’une extrême prudence : sous couvert d’une crise généralisée qu’elle ne doit finalement qu’à elle-même, l’UE semble opérer sa mue vers le pire que nous promet, sans tenir aucun compte des leçons du passé, une tragique et trop humaine appétence à la
présomption fatale.