Décidément, la fonction de Ministre “libéral” oeuvrant au sein d’une gauche sclérosée au dernier degré n’est pas de tout repos ! Car les socialistes n’ayant toujours pas effectué leur “Bad Godesberg” à la française, Emmanuel Macron se risque audacieusement à forcer le destin en lieu et place des principaux intéressés.
Mais, finalement, la prise de position du ministre de l’Economie sur l’erreur historique de la réduction du temps de travail telle que la gauche socialiste, du temps de sa splendeur, l’avait conceptualisée puis mise manu militari en place n’en serait pas une dès lors que que notre cher et vieux pays, adepte du moindre effort, se porte à merveille !
Ainsi, Emmanuel Macron venant à résipiscence : “Je ne parlais pas des 35 heures mais du rapport au travail. Il en faut plus, pas moins. C’est le plus beau combat de la gauche, car le travail, c’est le moteur de l’émancipation individuelle”. Mais comment faire l’apologie du travail sans avoir en ligne de mire les 35 heures et leur cortège de RTT ?
Toutefois, une partie de l’ire socialiste contre le traître “social-libéral” Emmanuel Macron ne se nourrirait-elle pas secrètement du crime de lèse-majesté à l’endroit de Martine Aubry, icône indétrônable des 35 heures, dès lors que le ministre, en quelque sorte sûr de lui et dominateur, commet l’irréparable lorsqu’il déclare imprudemment :
“La gauche n’est pas exempte de critiques particulières. Elle a pu croire à un moment, il y a longtemps (...) qu’il suffisait de décréter et légiférer pour que les choses changent. Qu’il n’était pas nécessaire de connaître le monde pour prétendre le régenter, que la France pourrait aller mieux, en travaillant moins”. Suivez mon regard...
A ce stade de la polémique intervient alors Manuel Valls, le monsieur Loyal du gouvernement, déterminé à sauver les meubles de l’incendie froidement allumé, face aux représentants du grand capital, par le pompier pyromane Emmanuel Macron en des termes offensants pour la sainte église socialiste : tout cela est blasphématoire !
Il n'en reste pas moins, selon Valls, qu'“Emmanuel Macron est un ministre talentueux, qui travaille bien, sa loi est utile (...) Il ne faut jamais se passer des talents et en même temps nous sommes une équipe gouvernementale (...) le rôle de ceux qui gouvernent c’est la stabilité, c’est de protéger, de rassurer, d’indiquer le cap. Notre pays a besoin de savoir où il va.”
Des mots ! Car après trois ans et demi d’exercice du pouvoir par des gens majoritairement d’un autre temps, le pays sait-il réellement où il va ? Non ! Les gauches offrent un spectacle digne d’un panier de crabes pris de frénésie et la droite, rêvant tout éveillée d’alternance, en est encore à ânonner des bribes inaudibles de projets politiques !
C’est donc bien d’une alternative libérale dont la France a terriblement besoin si nous voulons vraiment faire oeuvre de salubrité et rendre aux Français, spoliés de leurs libertés les plus fondamentales, l’authentique espérance d’un avenir soutenable que même l’inévitable émergence de contre-feux idéologiques n’empêchera pas d’advenir.
Librement !
Philippe S. Robert
FRANCE
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