La fonction de politicien - la vocation, devrais-je dire, puisqu’il s’agit avant tout de servir son prochain en s’oubliant soi-même –, est un dur métier qui n’est pas toujours récompensé selon ses mérites escomptés par celui qui s’y adonne dès lors que les choses tournent mal.
Certes, au fil du temps, la réalité devient de plus en plus complexe qui exige, de la part de ceux qui ont choisi de l’affronter au plus haut niveau, un minimum d’intelligence politique à laquelle il serait tout à fait dommageable de ne pas associer une bonne dose de bon sens.
Mais les choses tournent-elles mal sous l’effet d’une malédiction spécialement attachée à l’usure du pouvoir ou bien relèvent-elles, en fonction de critères d’action où la présomption le dispute trop souvent à l’ignorance, de la seule responsabilité de politiciens professionnels ?
Depuis trop longtemps, en France, il apparaît que la fonction politique issue du processus électoral, comme cela a naturellement cours dans tous les pays soumis à l’état de Droit, a été purement et simplement confisquée au seul et unique profit d’élites repliées sur elles-mêmes.
Car nul n’ignore que dans notre pays où l’étatisme est roi, la liberté d’entreprendre en tous domaines qui devrait irriguer la société civile jusque dans ses moindres recoins a littéralement disparu du paysage, complètement phagocytée par un usage abusif de la force de la loi.
Une telle situation va de pair avec la qualité des hommes et des femmes de l’Etat dont le niveau de compétence n’a cessé, me semble-t-il, de se dégrader depuis quarante ans que nos élites cooptées, gagnées par la fièvre d’un clientélisme débridé, ont perdu tout sens des réalités.
“Ce n’est pas d’une simple alternance politique que nous devons tout attendre, mais d’un recul profond et rapide de la politique (...) On n’a pas essayé la seule recette qui conduirait au succès, celle qui consiste à dire aux hommes de l’Etat : “libérez-nous ! Libérez-nous de vos règlementations étouffantes ! Libérez-nous de vos impôts écrasants ! Laissez-nous faire et vous verrez ce que nous sommes capables de faire”.*
C’est par exemple ce que nous aimerions entendre à Jouy-en-Josas où le Medef tient ses assises d’été ! Ainsi, qu’est donc devenue la fameuse déclaration d’amour à l’entreprise de Manuel Valls dont le CICE et le Pacte de responsabilité et de solidarité seraient le fruit a minima ?
Dès 2015 et dans la perspective de l’élection présidentielle de 2017, il serait bon que les choses changent radicalement y compris l’accession d’une nouvelle génération qui se sera libérée, grâce à l’ouverture au monde, de l’idéologie liberticide dont, aujourd’hui, crève la France.
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* Pascal Salin : “Libérons-nous !” (Les Belles Lettres, janvier 2014).
Librement !
Philippe S. Robert
FRANCE
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