Ce qu’il y a de tragique – car nous sommes bien dans une dimension tragique où l’intelligence cède le pas à la falsification –, c'est la manière dont les propos prêtés à Nadine Morano ont immédiatement été retournés contre son auteur.
Pour ma part, je suis convaincu de l’honnêteté morale et intellectuelle de Mme Morano que les tenants d’une certaine (fausse) idée de la France, chassant en meute toutes tendances confondues, s’emploient à sacrifier sur l’autel de l’antiracisme.
Le président des Républicains (suivi par beaucoup d’autres) a cru de son devoir de lancer un ultimatum à la malheureuse parlementaire européenne coupable, selon lui (et beaucoup d’autres), de présenter la France sous son plus mauvais jour : une nation foncièrement raciste !
Nicolas Sarkozy n’a rien compris et a pris le risque insensé, avec beaucoup d’autres, de payer au prix fort de hurler avec les loups. Et pour ne pas être en reste, François Hollande s’est lui-même empressé de proclamer avec emphase la sentence suivante :
“La République ne connaît pas de races ni de couleur de peau. Elle ne reconnaît pas de communautés. Elle ne connaît que des citoyens, libres et égaux en droit. Et ce n’est pas négociable. J’ai demandé à la garde des Sceaux de préparer d’ici à la fin de l’année un texte réformant le code pénal pour faire de toute inspiration raciste ou antisémite une circonstance aggravante pour une infraction, quelle qu’elle soit, quel qu’en soit l’auteur”.
Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois... Aussi, une fois de plus et au risque de lasser, je me vois contraint de rappeler ce que le philosophe Philippe Nemo écrivait dans son ouvrage “La France aveuglée par le socialisme” (François Bourin éditeur, novembre 2001) et qui, hélas, se révèle d'une brûlante actualité :
“Si un jour le pays se ressaisit et se donne un gouvernement et un parlement connaissant la valeur vitale des libertés intellectuelles et le tort qu’une société se fait à elle-même en les diminuant, un des premiers projets de loi à déposer sur le bureau de l’Assemblée sera celui-ci :
“Article unique. Les lois du 1er juillet 1972, 13 juillet 1990, 21 mai 2001, 30 décembre 2004, ainsi que l’article R. 625-7 du Code pénal et l’article 475 du Code de procédure pénale sont abrogés”.
“Par cette réforme, la France pourra de nouveau se représenter son avenir. Et de ce seul fait, elle sera en meilleure position pour s’y préparer”.
Selon moi, l’intention de Nadine Morano n’a jamais été de vouloir semer la confusion, voire pire, en s’exprimant comme elle l’a fait. Elle a parlé avec son coeur pour définir d’où vient la nation française et, présentement, quel avenir elle se prépare. Si même cela doit être interdit, alors oui, ce pays est bel et bien foutu !
Librement !
Philippe S. Robert
FRANCE
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