Depuis l’élection à la hussarde d’Emmanuel Macron à la Présidence de la République française, je m’interroge sérieusement sur le bien-fondé du vote émis par les Français qui ont donc jugé utile et nécessaire, le 7 mai dernier, de lui ouvrir les portes de l'Elysée.
En effet, je ne parviens pas à débusquer la moindre parcelle de consistance politique dans la personnalité de M. Macron, propulsé à la vitesse de l’éclair au sommet de l’Etat, dès lors qu’il ne peut faire état d’aucun acquis véritable dans ce domaine des plus sensibles.
Il n’est d’ailleurs que de constater l’amateurisme avec lequel le premier gouvernement dirigé par Edouard Philippe a été constitué, littéralement de bric et de broc, qui à peine nommé par le nouveau chef de l’Etat se trouve déjà sur la défensive ! Ca promet.
Mais si le nouveau Président semble disposer de la faculté d’apprendre très vite, saura-t-il aussi tenir le choc, au plus haut niveau, face à des dirigeants chevronnés qui, tout naturellement, ne manqueront pas de sanctionner la moindre faiblesse de sa part ?
Certes, les médias énamourés et surtout subventionnés n’ont pas manqué, dès les toutes premières rencontres internationales au niveau des chefs d’Etat, de se lancer à corps perdu dans un éloge flatteur du coq gaulois face à l’aigle américain et à l’ours russe.
Mais si, en l’occurrence fort bien conseillé, Emmanuel Macron a eu l’élégance de recevoir Vladimir Poutine à Versailles, il doit aussi apprendre à se modérer en paroles ne serait-ce que pour ne pas ravaler son invité de marque au rang subalterne de potiche.
S’agissant du passing-shot adressé à Donald Trump - “Make our planet great again” -, le Président français a le droit de considérer que l’oncle Sam se conduit en condottière mais encore doit-il personnellement s'assurer qu’il ne défend pas une mauvaise cause !
Dans les deux cas de figure, l’erreur fatale serait de prendre Vladimir Poutine et Donald Trump pour ce qu’ils ne sont pas, c’est-à-dire, comme nous avons trop souvent tendance à le faire, pour des sous-développés mentaux qui ne nous arrivent pas à la cheville.
Enfin, dans l’état actuel de la France, ce n’est pas en ménageant la chèvre et le chou pour amadouer le corps des Enrayeurs* qui paralyse notre pays que réside la solution; ce dont nous avons vitalement besoin, c’est avant tout d’une présidence armée de pied en cap.
Mais moi, finalement, ce que j’en dis...
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* Frédéric Bastiat : “Sophismes économiques” (1845).
Librement !
Philippe S. Robert
FRANCE