Après quarante ans de dénis politiques de toutes les sortes possibles et imaginables, la France contemporaine peut ainsi se définir selon Xavier de Lesquen dans son ouvrage : “Etat de choc – Un pays sans fonctionnaires” (Editea, février 2008) :
“Tout système a une dynamique. Celle du français est une jolie arabesque. Plus l’Etat est imposant, plus il pèse; plus il pèse, plus il pousse les éléments les plus faibles vers le Social; plus la
société se livre au Social, plus elle attend de l’Etat; alors l’Etat, entonnant le couplet de la sincère compassion, de l’ample générosité et de l’impérieuse nécessité, s’alourdit encore. Drapé dans son auguste splendeur, il s’enfonce irrésistiblement, emportant avec lui le Social et le pays”. C’est un énarque éclairé qui vous l’affirme (p.218).
Au XVIIème siècle français, Jean de La Fontaine (1621-1695) avait déjà génialement anticipé cet état de fait avec sa fable “La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf” dont la
morale, agissant comme une loupe grossissante, reflète en tout point et en tous lieux l’état actuel de la France. Pour mémoire :
“Une grenouille vit un boeuf
Qui lui sembla de belle taille.
Elle, qui n’était pas grosse en tout comme un œuf,
Envieuse, s’étend, et s’enfle, et se travaille,
Pour égaler l’animal en grosseur,
Disant : “regardez bien, ma soeur;
Est-ce assez ? dites-moi; n’y suis-je point encore ?
- Nenni. - M’y voici donc ? – Point du tout. – M’y voilà ?
- Vous n’en approchez point.” La chétive pécore
S’enfla si bien qu’elle creva.
Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages;
Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs,
Tout petit prince a des ambassadeurs,
Tout marquis veut avoir des pages.”
Rien à ajouter sinon du sang, de la sueur et des larmes à moins que le peuple souverain et les princes censés gouverner la France ne viennent, en urgence absolue, à résipiscence.
Librement !
Philippe S. Robert
FRANCE