"S'il y a un principe tel que la justice, ou la loi naturelle, il est le principe, ou la loi, qui nous dit quels droits sont donnés à chaque humain depuis sa naissance; les droits, donc, qui lui sont inhérents en tant qu'être humain, doivent nécessairement lui rester toute sa vie; et, bien qu'ils soient capables d'être piétinés, ils sont incapables d'être gommés, éteints, annihilés, ou séparés ou éliminés de sa nature en tant qu'être humain..."
Lysander Spooner (1808-1887)
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Si la civilisation occidentale, aujourd'hui gravement remise en question dans son existence ne veut pas disparaître corps et biens sans même combattre pour sa survie, voici venu le temps du sursaut auquel les peuples occidentaux, tombés dans le piège mortel du renoncement à toute transcendance spirituelle pourtant inscrite en lettres de feu dans leur ADN, doivent alors consacrer tous leurs efforts.
L'Europe (ventre mou de l'Occident), matrice de la civilisation occidentale laquelle, sous l'impulsion de la miraculeuse et triple alliance d'Athènes, Rome et Jérusalem, succéda à l'Antiquité ou cours de laquelle les prémices d'un pas de géant du monde connu vers son nouveau destin s'ébauchèrent, puis infusèrent durant un millénaire pour finalement jaillir comme un bon diable à la Renaissance.
Une sorte de copié-collé géopolitique de la pensée du grand économiste Joseph Schumpeter (1883-1950) considérant que la croissance économique est un processus permanent de création, de destruction et de restructuration des activités économiques : l'innovation permanente propre au génie humain et qui se traduit par ce qu'il est convenu de qualifier, avec Schumpeter, de destruction créatrice.
Un fabuleux avenir de progrès généralisé se profilait donc pour l'humanité tout entière au fur et à mesure que les valeurs chrétiennes issues du judaïsme gagnaient du terrain. Sauf que la perfection n'étant pas de ce monde et l'enfer (sur terre) pavé de bonnes intentions, l'irruption et l'universalisation des idées d'ordre subversif diffusées par les Lumières s'imposa elle aussi avec force de loi.
En effet, comme nous y invite l'expression populaire en vogue dans le milieu ferroviaire - un train peut en cacher un autre -, et l'époque se prêtant admirablement à un sévère aggiornamento des mentalités, les idées révolutionnaires exaltées par le mouvement subversif mais émancipateur des Lumières sont donc entrées de plein fouet en collision avec un Ancien Régime clairement sur le départ.
Un Ancien Régime issu de la tradition monarchique de droit divin s'étant à bien des égards érigé, certes de bonne foi mais au risque de ne pas y survivre,en adversaire statique, déclaré et compulsif de toute évolution du statu quo vers plus de libertés malgré les avertissements éclairés prodigués par Anne Robert jacques Turgot (1727-1781), ministre de Louis XVI (le plan Turgot de 1776).
Simultanément (pour ne pas dire "en même temps" honni !), ce sont toutes les certitudes spirituelles et morales issues de l'Antiquité et de longue date entrées dans les moeurs qui se sont mises à trembler sur leurs bases puis, dans la foulée, ont été remises en question et finalement violemment rejetées lorsque survint, dans les faits, la Révolution française et son délirant cortège de représailles.
C'est donc ainsi que le passage brutal et empli de bruit et de fureur d'un monde à l'autre, y compris en brûlant ses vaisseaux, a eu comme principal effet l'abandon irrationnel de l'armature sur laquelle reposait notre civilisation occidentale et hors de laquelle celle-ci prenait alors le risque insensé, mais à l'époque encore invisible à l'oeil nu, de connaître à terme une folle descente aux enfers.
Si, à bien des égards, l'être pensant peuplant la Terre se trouve naturellement placé au centre de toutes les préoccupations, il peut tout aussi bien arriver que cette prééminence soit remise en cause par les intéressés eux-mêmes quand la part sombre de l'esprit humain, après avoir cédé à l'odieuse pulsion idéologique de défier Yahweh, finit pas passer à l'action en tuant Dieu !
Pour mémoire : "Or ces vapeurs dont je vous parle venant à passer, du côté gauche, où est le foie, au côté droit, où est le coeur, il se trouve que le poumon, que nous appelons en latin armyan, ayant communication avec le cerveau, que nous nommons en grec nasmus, par le moyen de la veine cave, que nous appelons en hébreu cubile, rencontre en son chemin lesdites vapeurs, qui remplissent les ventricules de l'omoplate; et parce que lesdites vapeurs... Comprenez bien ce raisonnement, je vous prie; et parce que lesdites vapeurs ont une certaine malignité... [...] Qui est causée par l'âcreté des humeurs engendrées dans la concavité du diaphragme, il arrive que ces vapeurs... Ossanbabdus, nequer, potarinum, quipsa, milus. Voilà justement ce qui fait que votre fille est muette." Le médecin malgré lui, II,4
Et voilà justement ce qui fait aussi que des cervelles en apparence bien faites mais portées au rouge par un fol excès d'orgueil mal placé en viennent alors, prises au piège de leur propres délires idéologiques, à se croire autorisées à renverser par tous les moyens, y compris en versant le sang, l'ordre établi dans le perpétuel mais totalement vain espoir d'en faire émerger un autre monde à leur image !
Depuis 1789 s'affrontent deux visions antinomiques de la recherche du bonheur. L'une étant libérale et conservatrice, directement issue du Droit naturel dont la liberté le droit de propriété et l'égalité sont des composantes innées, inaliénables et universellement viables, l'autre, d'ordre constructiviste, régie par le droit positif élaboré à l'échelle humaine et par conséquent soumis aux passions humaines.
Tout serait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes (selon Leibniz) si les lois et injonctions édictées par les hommes à leur propre usage, acquérant ce faisant une pleine et entière légitimité politique, étaient alors authentiquement et sans compromis possible inspirées, élaborées et appliquées sous la houlette des droits innés, inaliénables et d'une portée universelle de la loi naturelle.
Un état de fait qui, en politique et très arbitrairement, n'est pas forcément appliquée ici-bas,faisant alors que l'ensemble de l'humanité n'en retire, chaque jour que Dieu fait, que des fruits empoisonnés dont la nature hautement toxique ne cesse de créer et d'entretenir, en tous lieux de la planète, des foyers purulents de discorde dont nul ne saurait ignorer l'action délétère et surtout exterminatrice.
Cette situation inhospitalière relève donc du tragique dès lors qu'elle est à l'origine, dans tous les domaines possibles et imaginables, des haines les plus inextinguibles qui strient en permanence et en tous sens la planète avec sont inévitable cortège d'exactions... Dans l'état actuel du monde, c'est donc à un combat sans merci pour sa propre survie auquel l'être humain doit consacrer toute son énergie.
La crise induite par la pandémie de coronavirus n'a pas seulement permis (sic !) de prendre conscience, en France, de notre fragilité institutionnelle généralisée due, au fil du temps, à une succession ininterrompue d'idéologues élus au sommet de l'Etat par le peuple souverain lui-même lancé dans une quête effrénée et aveugle de bien-être matériel... Au grand dam de toute élévation de l'esprit.
L'idéal serait donc de faire en sorte que dans nos démocraties libérales, ce que la France a désormais cessé d'être, l'Etat de droit soit eu tout point subordonné aux principes fondamentaux ilés au droit naturel et donc à ses composantes innées, inaliénables et universellement valables. Alors, en toute équité, assisterions-nous certainement au retour tant espéré d'un véritable état de Droit.
Il se trouve que Manfred Webern, président du groupe PPE au Parlement européen, a demandé à François-Xavier Bellamy, eurodéputé issu des rangs de LR, "de conduire un travail de fond pour redéfinir l'identité de la droite en Europe". Selon F-X Bellamy lui-même : "Dans un paysage politique de plus en plus fragmenté, la droite n'a plus de vision, la stratégie d'ensemble qui lui permettrait d'être audible".
Il est clair que la droite française ne sait manifestement plus vraiment qui elle est ni où elle habite, comme on dit vulgairement, et cela, au soir de ma vie, me rend positivement malade ! Voici donc venu le temps du SURSAUT ! La droite doit donc prendre le courage politique de se positionner en termes clairs, nets et précis sur un socle libéral et conservateur et n'en plus démordre quoi qu'il arrive.
Dans la négative et quelles que soient les bonnes ou mauvaises excuses invoquées - la fameuse esquive "responsable mais pas coupable" sans coup férir doit être bannie -, pour se tirer des flûtes au nez et à la barbe du cochon de payant, je ne pardonnerai jamais à ceux qui seront à l'origine de la chute de la maison France de n'avoir rien fait pour garantir aux Français de ne pas mourir idiots ! A bon entendeur...
P.S. Ceci est mon chant du cygne...
Librement !
Philippe S. Robert
France
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