"La France, la patrie dont je ne saurais déraciner mon coeur. J'y suis né, j'ai bu aux sources de sa culture. J'ai fait mien son passé, je ne respire bien que sous son ciel, et je me suis efforcé, à mon tour, de la défendre de mon mieux".
Marc Bloch, "L'Etrange Défaite", septembre 1940
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La France est au plus mal mais "Le guet veille ! Il est onze heures, bonnes gens ! Dormez, le guet veille". La France est au plus mal, mais la France a tout pour réussir nous susurre le Big Brother français confiné à l'Elysée... Mais pas de panique, rien ne presse bien au contraire, car il faut que le cher et vieux pays millénaire soit d'abord vidé de toute sa substance nationale afin de pouvoir, dans un second temps, franchir le seuil du monde merveilleux concocté par des esprits si supérieurs qu'ils en sont rapidement devenus totalement illisibles pour le commun des mortels... Et vice-versa.
Si ce diagnostic lapidaire de l'état de la France contemporaine est exact, il m'apparaît impératif de mettre en lumière les causes premières d'une telle déchéance nationale aux fort relents de renoncement. Car il est vital que le plus grand nombre, ainsi pleinement et honnêtement informé de l'état réel de son environnement, trouve alors la force nécessaire à l'accomplissement d'un sursaut durablement libérateur. Les peuples, y compris les civilisations et plus généralement tout ce qui naît, existe et meurt dans notre Univers connu, doit se battre pour (sur)vivre... Ou se coucher pour mourir !
Or je crains fort que nous, Français, ne soyons finalement parvenus, en nous jetant collectivement dans les bras de la loi du moindre effort, à un tel degré de dépendance des moindres caprices d'un Etat providence en phase permanente d'expansion tutélaire que nous en avons manifestement perdu toute vraie notion de Liberté. Aussi ne faut-il pas trop s'étonner aujourd'hui du résultat des courses quand le pays, mis de longue date en coupe réglée par ses propres enfants exclusivement mus par la plus vile démagogie, se retrouve alors enfermé dans un cul-de-basse-fosse dont il risque fort de ne pas s'extraire indemne... Si tant est qu'il y parvienne !
François Fillon : "Le récit national c'est une Histoire faite d'hommes et de femmes, de symboles, de lieux, de monuments, d'événements qui trouvent un sens et une signification dans l'édification progressive de la civilisation singulière de la France". Or qu'avons-nous fait durant toutes ces dernières décennies pour notre pays ? Notoirement, sous la diabolique et sournoise emprise de l'étrange défaite, nous avons revêtu une tunique de Nessus empoisonnée dont le pouvoir annihilateur n'a plus cessé, depuis lors, d'abâtardir l'esprit et le coeur des Français : l'erreur du socialisme, la présomption fatale.
Mon propos n'est donc pas seulement de se battre la coulpe pour se donner bonne conscience mais aussi et surtout même, de comprendre quelle est l'origine véritable d'une telle adversité dont la montée en puissance, révolutionnant tout à bas bruit sur son passage, ne s'est jamais démentie jusqu'à la gravissime irruption incontrôlée du COVID-19 qui, en dehors de son aspect hautement pathogène, révèle au grand jour une situation générale pouvant s'avérer mortelle stricto sensu si aucune forme de rupture transcendantale ne vient à en corriger drastiquement et rapidement le cours.
Mon sentiment est donc que l'acte déclencheur (y compris les dégâts collatéraux tant humains que matériels de toute sorte infligés au pays) soigneusement mis sous le boisseau de la (dé)raison d'Etat par tous les pouvoirs successifs depuis 1945 (je dis bien : 1945) a bien été cette étrange défaite dont a si bien su témoigner le grand résistant Marc Bloch (6 juillet 1886-16 juin 1944) fusillé par l'occupant nazi. Ne serait-ce d'ailleurs que pour honorer sa mémoire, nous ne devrions plus différer de saisir par les cheveux cette dernière chance, si je puis m'exprimer ainsi, de sursaut national.
Depuis la Libération et plus encore après que la Vème République ait vu le jour, la France a donc fonctionné selon le principe de l'alternance politique gauche-droite qui, au gré de l'humeur changeante des Français pris entre deux feux, envoyait aux manettes une droite multicarte socialisante (pour durer le plus possible sans trop déplaire à l'intelligentsia de gauche majoritaire), et le coup d'après le PS et ses satellites, qui ne manquaient pas, une fois élus, de défaire ce que la (fausse) droite avait précédemment miraculeusement voté dans l'intérêt supérieur de la France. Mais 20 ans après, les imbéciles 35 heures tueuses de croissance tiennent toujours le haut du pavé !
Les exemples abondent de cette détestable mauvaise habitude politicienne si meurtrière au fil du temps pour le pays ainsi privé de ses défenses immunitaires les plus intimes, de faire passer les convictions de sa famille politique trop souvent entachées d'idéologie plus prédatrice que réparatrice avant l'intérêt prioritaire du peuple, y compris et pire encore lorsque ce dernier croit dur comme fer avoir bien voté et devoir en être naturellement payé de retour. En voici d'ailleurs un exemple flagrant dont les répercussions ne cessent plus de se faire sentir jusqu'à aujourd'hui et certainement longtemps encore, y compris la faillite en dernier ressort.
En avril1997, Jacques Chirac, flanqué de son Premier ministre Alain Juppé, "le meilleur d'entre nous", décide au doigt mouillé de dissoudre l'Assemblée nationale, offrant alors à la gauche Jospinienne en embuscade une opportunité en or massif de montrer ce qu'elle sait faire de mieux : donner libre cours à la présomption fatale (selon Friedrich Hayek), le vice caché du socialisme qui lui permet vicieusement, en trompant sans le moindre scrupule son monde, d'abroger ce que les infortunés prédécesseurs par miracle avaient voté de meilleur dans l'intérêt bien compris du peuple français mais qui, hélas, trois fois hélas, s'oppose frontalement à l'idéologie de bas de front dont se goinfre la Socialie.
S'engouffrant à toute allure dans la brèche ainsi largement ouverte, le team Jospin flanqué de l'inénarrable Dame des 35 heures pour faire bon poids, abroge froidement la loi Thomas prévoyant la création de fonds de pension à la française dès 1999 ! Et voyez dans quelle impasse cette décision d'une grande débilité politique a précipité notre système de retraite par répartition couturé de partout avec de vaines réformes paramétriques pour, en 2020, finir en KO technique ! Tant d'énergie dissipée en vain pour voir se matérialiser, d'un coup de baguette magique, une pseudo-réforme systémique par répartition (paramétrique, donc) et par points (systémique, paraît-il) donc bâtarde, non financée et dans tous les cas de figure vouée à la faillite... Bravo l'artiste énarque de pacotille transfuge de la banque Rothschild !
De tout ce que je viens d'évoquer, qui n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan de corruption dans lequel se décompose lentement l'Hexagone réduit à l'état d'épave dérivante, il ressort que notre cher et vieux pays est sans conteste en train de couler bas après que ses capitaines successifs se soient employés, et le dernier en dater plus vite et plus fort que tous les précédents réunis, à le saborder pour finalement l'abandonner exsangue à son triste sort dans le cimetière des losers que sont les poubelles de l'Histoire, une mésaventure dont nous somme aujourd'hui les acteurs privilégiés mais rendus totalement impuissants à en modifier le cours tragique...
A mon âge, je n'ai plus grand chose à espérer de ma présence ici-bas mais, c'est bien connu, l'espoir fait vivre et tant qu'il y a de l'espoir, il y a de la vie ! Mais je ne saurais clore mon propos sans mentionner le rôle terriblement toxique et asphyxiant joué par les médias dans leur grande majorité en matière de désinformation, rappelant à ce propos la position hautement stratégique tenue par la "Propagandastaffel" de triste mémoire ! J'en ai même vu et entendu, en ces temps de pandémie et pas plus tard qu'hier, mentir effrontément en direct, c'est dire... Ainsi en revient-on toujours au même point de départ : L'Etrange Défaite dont il faudrait enfin exorciser les métastases pour ne pas mourir idiot et perclus de douleurs.
"Bon appétit ! Messieurs ! Ô ministres intègres ! Conseillers vertueux ! Voilà votre façon de servir, serviteurs qui pillez la maison !"... Eh bien, je ne vous salue pas.
Librement !
Philippe S. Robert
FRANCE
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